Je veux crier au monde ce que ça fait. Que le monde sache comment elle corrode, l’étiquette [femme].
Chloé Delaume en parle si bien : ‹ Le mot femme, je ne peux le déserter. [...] C’est facile pour moi parce que j’habite très peu mon corps. ›.* Au mien, en revanche, je ne peux échapper. Ni à mon corps, ni au mot femme, ni à ce qu’on projette autour. Alors je me dessine.
Cet ensemble d’œuvres retrace mes mouvements internes et révoltes d’exister femme. J’y questionne l’altérité de mon corps et sonde mes difficultés à l’habiter. Il s’autorise un exhibitionnisme indocile, à rebrousse-poil de l’idéalisation dans laquelle on voudrait l’enfermer. J’impose à leurs regards ce corps auquel je suis contrainte et sans cesse renvoyée. Je m’émancipe et contemple ma gêne de m’exposer ainsi, pas tout à fait libérée de l’injonction au silence, à la décence et à la pudeur.
Puisque mon intime est politique, je cherche parmi mes morceaux de vécus ceux qui créeront du langage. Par l’image, ce langage sans son.
✯Chloé Delaume dans l'émission Bookmakers sur Arte Radio
Série exposée au Syndicat Potentiel du 7 mars au 6 avril 2024, programme complet visible ici.
Exposition semi-personnelle avec Nina Ballay, Maïc Baxane, Hélène Bléhaut, Leïla Chaix, Valentine Cotte, Hélène Fromen, Alicia Gardès, Orlane Laage, Salomé Macquet & Marie-Yaé Suematsu. Intervenant•es : Andrea Mendizabal, Mïca Meltœ, Modèle vivant•e, Zo Kiner-Wolff, l’Action Sportive Libertaire, Tamos le Thermos & Deux mains sur scène.